La familles des orties - Montage d'après les paravents de Jean Genet

D'après "Les paravents" de Jean Genet

Montage et mise en scène : Nadine Douriaud

Percussions : Sophie Gespacher

Lumières : Amélie Verjat

Avec : Anais Duchez, Cathy Mahdar, Cécile Corbery, Maddy Richard, Nicole Garnier

Saïd va épouser Leïla. Le jeune homme le plus pauvre va épouser la plus moche. C'est ainsi que ça commence. Comme dans un vilain conte... Le tout sur fond de guerre d'Algérie. C'est affreux, c'est drôle et d'une poésie qui coupe le souffle.

Les "paravents " est la grande oeuvre de Jean Genet. Ecrite et réécrite plusieurs fois, elle est foisonnante, dure dans son intégralité 7 heures et met en scène une centaine de personnages.

Nous en proposons un montage d'1h45.

A sa création en 1966,  la pièce a suscité de nombreuses manifestations. 

Dans la distribution il y avait notamment Maria Casrès et Jean-Louis Barrault....

 EXTRAIT :

"Said : Vous ne voulez pas mettre vos souliers ? Je ne vous ai jamais vue  avec des souliers à talons hauts.

La mère : Dans ma vie, je les ai mis deux fois. La première, c'est le jour de l'enterrement de ton père.Tout d'un coup  j'étais montée si haut que je me suis vue sur une tour regardant mon chagrin resté  sur terre où on enfonçait ton père. Un soulier, le gauche, je l'avais trouvé dans une poubelle, l'autre, à coté du lavoir. La deuxième fois que je les ai mis, c'est quand  j'ai dû recevoir l'huissier qui voulait saisir la cabane .(Elle rit). Cabanes en planches sèches mais pourries, pourries mais sonores, sonores qu'on y voyait passer nos bruits, rien qu'eux, nos bruits au travers, ceux de ton père et les miens , nos bruits répercutés par un talus. Nous y vivions, dormions, dans ce tambour comme au grand jour qui laissait passer notre vie à travers des planches pourries ! Et ...boum ! Et ...vlan !...Et crac !... ! Zim ! boum ! A travers les planches de la cabane ! Et l' huissier  voulait saisir la cabane, mais moi ... Sur la pointe des doigts de pieds et soutenue par les talons j 'avais une grande fierté et même de l'orgueil. Ma tête touchait la tôle ondulée. Je l'ai mis a la porte, le doigt tendu l'huissier.

Said : Vous avez bien fait, Mère. Mettez vos souliers  à talons hauts."  (...)